Parlement européen et déforestation

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Les eurodéputés ont réclamé jeudi un tour de vis de l’UE contre la déforestation dans le monde, en renforçant la traçabilité des produits susceptibles d’y contribuer, et ont exigé que Bruxelles en tienne compte dans ses accords commerciaux.

Le Parlement a adopté à une large majorité un rapport demandant à la Commission, l’exécutif européen, de présenter une initiative législative contraignante sur le sujet.

Les eurodéputés proposent d’obliger les entreprises à « vérifier à chaque étape de la chaîne de valeur que leurs produits ne proviennent pas de terres qui ont été déboisées » et à apporter une information « transparente » aux consommateurs, selon un communiqué du Parlement.

En cas de manquements, la menace de « sanctions effectives, proportionnées et dissuasives » devrait être brandie.

Plusieurs études montrent que l’interdiction de l’entrée dans l’UE de produits liés à la déforestation « n’aura aucune incidence sur (…) les prix », affirme le rapport. Le cadre juridique pourrait s’étendre à la destruction d’écosystèmes autres que les forêts (zones humides, tourbières, savanes…).

Les eurodéputés souhaitent aussi que la lutte contre la déforestation soit intégrée aux accords commerciaux: un sujet sur lequel achoppe d’ailleurs la ratification du vaste traité de libre échange conclu par l’UE avec les pays sud-américains du Mercosur.

Le texte met une pression supplémentaire sur la Commission qui avait déjà indiqué vouloir légiférer l’an prochain sur le sujet. Il « marque une étape importante vers un cadre ambitieux visant à stopper et inverser la déforestation mondiale induite par l’UE », a commenté la rapporteure, l’eurodéputée Delara Burkhardt (S&D, sociaux-démocrates).

En 2019, 3,8 millions d’hectares de forêts tropicales primaires ont été détruits, indique le rapport qui pointe notamment les ravages des incendies en Amazonie. Indirectement, « on estime que la consommation dans l’UE contribue pour au moins 10% à la déforestation mondiale », via les importations d’huile de palme, de viande, de soja, de cacao ou de caoutchouc.

« Les labels volontaires apposés sur les produits importés ont échoué à empêcher la destruction des forêts. (…) L’UE doit se donner les moyens de contrer la déforestation dont elle est responsable, prendre des sanctions commerciales contre les entreprises et les banques » qui y contribuent, a réagi l’eurodéputée Michèle Rivasi (Verts).

Image par Hans Linde de Pixabay

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