Face à la flambée de cas du nouveau coronavirus en Italie, tout rétablissement de contrôles aux frontières à l’intérieur de l’UE devra répondre à des conditions strictes, a rappelé lundi la Commission européenne.
« Le code Schengen sur les frontières autorise le rétablissement temporaire de contrôles, mais toute décision devrait être prise à certaines conditions », a déclaré le commissaire européen à la Gestion des crises Janez Lenarcic lors d’un point presse à Bruxelles.
Ainsi, une telle décision, qui revient aux Etats membres, doit être « basée sur une évaluation des risques crédible et des preuves scientifiques », être « proportionnée » et « prise en coordination avec les autres », a expliqué le Slovène.
Aucun pays n’a pour l’instant notifié à la Commission avoir pris une telle décision à cause du nouveau coronavirus, a-t-il affirmé.
Les liaisons ferroviaires par le col du Brenner, un important point de transit entre Autriche et Italie, avaient été interrompues dimanche soir en raison de doutes sur l’état de santé de deux passagères, mais le trafic a repris après des tests négatifs.
De son côté, la commissaire à la Santé Stella Kyriakides a souligné que dans une situation comme celle-ci « il ne s’agit pas juste de regarder les points d’entrée dans un pays parce qu’on ne peut pas détecter toutes les personnes à risque de développer la maladie ».
« Pour l’instant, nous devons être vigilant », a-t-elle ajouté. Elle a annoncé qu’une mission de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) se rendra mardi en Italie.
La Commission a salué la réponse « rapide » des autorités italiennes, avec qui elle est en contact constant.
« Nous sommes convaincus que l’Italie a les personnels expérimentés et les structures efficaces en place pour répondre à cette épidémie de manière coordonnée », a déclaré M. Lenarcic.
La Commission a demandé à l’Italie de mettre à jour son évaluation des risques et les scénarios possibles. L’ECDC est en train de passer en revue les plans d’urgence des Etats membres.
« Nous allons faire tout notre possible pour soutenir les Etats membres, pour faire face à la situation. Nous devons y faire face sérieusement, mais nous ne devons pas céder à la panique ou à la désinformation », a plaidé Stella Kyriakides.
La Commission a annoncé la mobilisation de plus de 230 millions d’euros dans la lutte contre l’épidémie, dont 100 millions pour la recherche de vaccins et de traitement.
Image par Gerd Altmann de Pixabay