Les Etats-Unis ont annoncé des sanctions visant des entreprises et des responsables chinois accusés de contribuer à la « militarisation » de la mer de Chine méridionale.
Ces sanctions s’inscrivent dans la nouvelle politique renforcée annoncée mi-juillet par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo pour lutter contre les revendications « illégales » de Pékin en mer de Chine méridionale, sur fond d’escalade des tensions sans précédent entre les deux grandes puissances.
Dans un communiqué, le secrétaire d’Etat a menacé de continuer à « prendre des mesures tant que Pékin ne cessera pas d’avoir un comportement coercitif en mer de Chine méridionale ».
D’une part, le département d’Etat a commencé mercredi à priver de visa américain des ressortissants chinois, « y compris certains dirigeants d’entreprises publiques » et des membres de leurs familles, a déclaré un haut responsable américain à des journalistes. Il a assuré que « plusieurs dizaines » de personnes avaient été identifiées pour cette sanction, mais n’a rendu public ni leur nombre précis ni leur identité.
Sont visés ceux qui contribuent à « l’assèchement à grande échelle, la construction ou la militarisation » d’îlots artificiels disputés considérés comme des postes avancés en mer de Chine méridionale, ainsi que ceux qui participent à « l’utilisation par la République populaire de Chine de l’intimidation contre des personnes du Sud-Est asiatique pour entraver leur accès aux ressources offshore ».
D’autre part, le département américain du Commerce a ajouté à sa liste noire 24 sociétés publiques chinoises, dont plusieurs subsidiaires de la China Communications Construction Company, accusées d’aider l’armée chinoise à militariser ces îlots.
En mai, Mike Pompeo avait annoncé « renforcer la politique des Etats-Unis » dans cette « zone vitale et disputée ».
« Les revendications de Pékin sur les ressources offshore dans la plus grande partie de la mer de Chine méridionale sont complètement illégales, de même que sa campagne d’intimidation pour les contrôler », avait-il ajouté, rappelant qu’un tribunal de la cour permanente d’arbitrage de La Haye avait jugé en 2016 que la Chine n’avait pas de base légale pour revendiquer des « droits historiques » sur cette zone.
Les relations entre Pékin et Washington sont entrées dans une ère glaciale, notamment depuis l’apparition de la pandémie de Covid-19, dont le président américain Donald Trump attribue la responsabilité à l’absence de transparence des autorités chinoises.