Litige de frontière maritime entre le Kenya et la Somalie

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En août 2014, la Somalie a saisi la Cour internationale de justice afin d’obtenir satisfaction sur le différend qui l’oppose au Kenya sur leur frontière maritime. Ce n’est pas le premier différend de ce genre en Afrique, où les frontières maritimes comme terrestres sont issues de l’héritage colonial. Mais l’indépendance et les découvertes de ressources naturelles ont changé la donne. Depuis, les pays tentent de mettre de l’ordre dans leurs prétentions territoriales, en particulier en mer, car la notion de zone économique exclusive (ZEE) a aiguisé les appétits. Les Etats peuvent prétendre aux richesses marines, jusqu’à 200 milles marins de leurs côtes.
En 2009, Kenya et Somalie engagent des pourparlers pour définir leur frontière. Mais la guerre en Somalie, puis les attentats meurtriers au Kenya gèlent le processus. Finalement, afin de déjouer ce qui lui semble être un pourrissement du dossier recherché par Nairobi, la Somalie décide de porter l’affaire devant la justice internationale.
La frontière que propose Mogadiscio, perpendiculaire au trait de côte, fait perdre 100 000 km² de ZEE au Kenya. Or, dans cette zone contestée il y a du pétrole, beaucoup de pétrole. Le Kenya a déjà octroyé des licences d’exploration notamment à Total ou à l’Italien ENI. Mogadiscio a accusé Nairobi de « voler son pétrole » et, début 2019, a vendu aux enchères des blocs de prospection dans la zone incriminée, la considérant de facto comme somalienne. Depuis lundi 15 mars, la Somalie et le Kenya sont entendus devant la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye Chacun revendique son propre tracé. Pour la Somalie, le tracé de sa frontière sud-est doit se prolonger dans les eaux. Pour le Kenya, la frontière devrait suivre un tracé parallèle aux latitudes, c’est-à-dire parfaitement horizontale. La veille de l’ouverture des audiences attendues à La Haye, le Kenya a annoncé qu’il refusait de se présenter devant la CIJ.
Le Kenya estime que les audiences, qui se déroulent virtuellement en raison du Covid-19, ne sont pas propices à une bonne défense.

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