Aide transfrontalière en Syrie, projet de résolution ONU

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L’Allemagne et la Belgique ont remis cette semaine au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution étendant d’un an l’autorisation de s’affranchir des frontières syriennes pour acheminer de l’aide humanitaire, auquel pourrait s’opposer la Russie, selon des diplomates.

Obtenu mercredi par l’AFP, le texte souligne que « plus de 11 millions de Syriens ont besoin d’une assistance humanitaire et que le mécanisme transfrontalier reste une solution urgente et temporaire pour répondre aux besoins de la population ».

Cette aide « ne peut passer par les opérations actuelles conduites à l’intérieur de la Syrie », précise le projet.

En janvier, après un recours à son 14e veto depuis le début de la guerre en 2011, la Russie avait imposé une réduction drastique des points de passage frontaliers autorisés, passés de quatre à deux. Moscou avait aussi obligé ses partenaires à réduire à six mois l’autorisation qui était annuelle jusqu’alors et qui expire le 10 juillet.

Dans leur projet, l’Allemagne et la Belgique proposent d’étendre l’autorisation à nouveau pour un an, jusqu’au 10 juillet 2021, pour les deux points de passage utilisés sur la frontière turque, notamment au profit de la région d’Idleb (nord-ouest).

Ces deux points frontaliers à Bab al-Salam et Bab al-Hawa sont une « priorité car la situation à Idleb reste extrêmement précaire », indique un diplomate occidental sous couvert d’anonymat.

Berlin et Bruxelles réclament aussi dans leur texte une « exception » pendant « six mois » pour réutiliser le point de passage d’Al Yarubiyah, sur la frontière irakienne. Fermé en début d’année, ce point permettait d’acheminer de l’aide médicale au profit d’1,3 million d’habitants vivant dans le nord-est.

Dire comme l’affirme la Russie que l’acheminement de l’aide peut passer par Damas au lieu de s’affranchir des frontières syriennes « n’est pas vrai » et « c’est de la propagande russe », ajoute le même diplomate.

Lors d’une rencontre début juin avec des journalistes, l’ambassadrice américaine Kelly Craft avait estimé que « ne plus être en mesure de fournir de l’aide humanitaire à la Syrie entraînera la mort de personnes innocentes et condamnera des millions de personnes à un avenir sombre ».

« Si ce Conseil ne renouvelle pas l’aide transfrontalière en juillet, nos détracteurs pourront à juste titre se demander si nous sommes capables d’assumer les éléments les plus élémentaires de notre mandat », avait-elle ajouté.

Selon l’ONU, l’aide transfrontalière, dénoncée par la Russie au motif qu’elle empiète sur la souveraineté de la Syrie, reste indispensable.

En mai, 1.781 camions apportant de l’aide, y compris pour lutter contre la pandémie de Covid-19, sont entrés en Syrie, « soit le plus grand nombre de camions à traverser la frontière depuis le début de l’autorisation transfrontalière en 2014 », a récemment relevé son porte-parole, Stéphane Dujarric.

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